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Ceux qui ont péri (partie 1 de 2) : Le sort des peuples de Noé, de Saba’, d’Iram et de Salih

Description: les récits fascinants de certaines nations du passé et de leurs prophètes, tels que relatés dans le coran, de même que diverses preuves archéologiques témoignant de leur passage sur terre.  partie 1..

  • par AbdurRahman Mahdi, www.Quran.nu, (édité par IslamReligion.com)
  • Publié le 15 Aug 2011
  • Dernière mise à jour le 15 Aug 2011
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 « Nous saisîmes chacun d’eux pour ses péchés.  Il y en eut sur qui Nous envoyâmes un ouragan, tandis que d’autres furent saisis par un grondement sinistre.  Puis il y en eut que Nous fîmes engloutir par la terre, et d’autres que Nous noyâmes.  Mais ce n’est pas Dieu qui leur fit du tort; ils se firent plutôt du tort à eux-mêmes. » (Coran 29:40)

Noé et son arche

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Des recherches archéologiques ont permis de découvrir cette formation (ci-dessus) d’une longueur de 500 pieds, en forme de bateau, au sommet du Mont Joudi [1] , à environ 20 miles au sud du Mont Ararat (où la Bible décrit l’emplacement de l’arche de Noé).  On y trouve des poutres supportant un pont, disposées à intervalles réguliers, de même que des marques régulières ressemblant à des pans de bois pourris.  Des causes naturelles ne provoquent pas des formations aussi symétriques.

 « Puis, il fut dit : « Ô terre, absorbe ton eau!  Et toi, ciel, cesse de pleuvoir! »  L’eau baissa, l’ordre fut exécuté et l’arche se posa sur le (mont) Joudi. »  (Coran 11:44)

Toutes les mauvaises personnes de la terre furent noyées, tandis que les croyants et les animaux furent sauvés dans l’arche de Noé.  Le navire demeura intact, sur le Mont Joudi, jusqu’à l’aube de l’islam.  Et ce qui en reste, aujourd’hui, demeure une chose extraordinaire à voir.

Le temple de Saba’

Un autre peuple dont les péchés furent rétribués par un déluge dévastateur est le peuple de Saba’, qui s’était détourné de Dieu, son Créateur, pour adorer d’autres divinités.  Maintenant, tout ce qui reste de cette civilisation jadis prospère (à Marib, au Yémen) sont ses écluses brisées, quelques inscriptions sabéennes et les ruines de son temple (voir photo ci-dessous). [2]  

 « Il y avait assurément un signe, pour la tribu de Saba’, dans leur habitat : deux jardins s’étendant l’un à droite et l’autre à gauche.  « Mangez de ce que votre Seigneur vous a attribué et soyez-Lui reconnaissants [de] votre bonne contrée et [d’un] Seigneur indulgent. »  Mais ils se montrèrent rebelles; alors Nous déchaînâmes contre eux un déluge provenant de digues rompues et transformâmes ainsi leurs deux jardins en deux étendues n’offrant plus que des fruits amers, des tamaris et quelques jujubiers.  Ainsi les avons-Nous rétribués pour leur ingratitude.  Nous arrive-t-il jamais de punir de la sorte qui que ce soit d’autre à part les ingrats? » (Coran 34:15-17)

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 ‘Aad, Iram et Oubar

 « N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a sévi contre (la tribu des) ‘Aad, contre Iram, [la cité] aux colonnes remarquables dont jamais pareille ne fut construite de par le monde? » (Coran 89:6-9)

Les ‘Aad étaient une nation de géants.  « Ils disaient : « Quel peuple est plus fort et plus puissant que nous? »   (Coran 41:15)  Ils s’enorgueillaient et tyrannisaient les gens, tandis que le prophète Houd leur enjoignait de craindre Dieu et de suivre le droit chemin.  Pour la plupart des historiens, l’histoire de la cité d’Iram [3] fut longtemps une pure fable, un mythe, un « Atlantis du désert ».

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Jusqu’en 1973, année où des archéologues mirent à jour la cité d’Ebla, en Syrie, une cité vieille de 4300 ans.  Ils trouvèrent, dans la bibliothèque du palais d’Ebla, près de 2500 tablettes cunéiformes contenant les archives de toutes les nations avec lesquelles Ebla avait fait des échanges commerciaux, incluant une ville nommée Iram! [4]

 « [Houd dit à son peuple] : « Construisez-vous sur chaque hauteur un monument par pur divertissement ?  Et érigez-vous des forteresses dans l’espoir de vivre éternellement? » (Coran 26:128-129)

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En 1992, à l’aide d’images satellites, les vestiges d’une cité dont l’emplacement et la description correspondent aux références d’Iram faites dans le Coran furent découverts, profondément enfouis sous le sable du désert, en bordure d’Oman.  La richesse de la cité apparut tout de suite évidente de par la présence de brûleurs d’encens, de poterie parthiène (ci-dessus) et de murs d’une épaisseur de 90 cm l’entourant de toutes parts.

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Des excavations permirent également de comprendre que la cité avait connu une fin catastrophique lorsqu’elle s’effondra à demie dans une doline, au-dessus de laquelle les ruines d’une forteresse et huit piliers se trouvent encore (ci-dessus).  Les ‘Aad furent détruits par une force infiniment plus grande que celle qu’ils croyaient posséder. [5]

 « Alors Nous déchaînâmes contre eux un vent violent durant des jours néfastes, afin de leur faire goûter à un châtiment humiliant en ce monde.  Le châtiment de l’au-delà, cependant, sera encore plus humiliant, et ils ne seront point secourus. » (Coran 41:16)

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Les Thamoud

 « [Salih dit à son peuple, les Thamoud] : « Vous laissera-t-on jouir de votre présente situation en toute sécurité, parmi des jardins et des sources, des cultures et des palmiers chargés de fruits?  Et vous taillez habilement des demeures à même les montagnes… » (Coran 26:146-149)

 « Et Nous avons envoyé (à la tribu des) Thamoud leur frère Salih.  Il (leur) dit : « Ô mon peuple!  Adorez Dieu; vous n’avez point de divinité en dehors de Lui.  De la terre Il vous a créés, et Il vous y a installés pour la peupler.  Implorez donc Son pardon et repentez-vous à Lui.  Mon Seigneur est tout proche et Il répond toujours (à vos invocations). »  Ils répondirent : « Ô Salih!  Tu étais auparavant un espoir pour nous.  Nous demandes-tu de ne plus adorer ce qu’adoraient nos ancêtres?  Ce à quoi tu nous appelles nous jette, certes, dans un doute plein d’inquiétude. »  (Coran 11:61-2)

Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) passa, une fois, par la ville fantôme de Madayn Salih (photos ci-dessus et ci-dessous), taillée à même le roc, par les Thamoud, et il dit :

 « N’y entrez qu’en pleurant, car cet endroit est un lieu de châtiment divin. »

Apparentés aux Nabatéens de Petra, qui habitaient à près de 300 miles au nord, les Thamoud s’étaient violemment opposés au prophète Salih.  Alors Dieu les élimina par un Cri terrible, un bruit si puissant qu’il les tua sur-le-champ.  Seules leurs habitations furent épargnées, afin qu’elles servent de signes aux générations futures.

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[1] “‘Arkologists’ claim to have found Noah‘s Ark“, (Des archéologues affirment avoir trouvé l’arche de Noé), Martin Wroe.  The Observer (London) 16 Jan 1994.

[2] (http://www.yobserver.com/cgi-bin/yobserver/exec/view.cgi/1/8902), (http://www.viewzone.com/sheba.country.html), (http://www.ucalgary.ca/UofC/events/unicomm/NewsReleases/queen.htm)

[3] Aussi connue sous le nom d’Oubar.

[4] Ebla : A Revelation in Archaeology , (Ebla : une révélation en archéologie) Times Books, 1979, Wiedenfeld et Nicolson, Grande Bretagne.

[5] Vers l’an 300 avant J.-C., une cité appelée Oubar – lieu très animé sis sur la route de l’encens de l’ancienne Arabie – disparut mystérieusement.  Selon la légende, le peuple d’Oubar était devenu cupide et corrompu et s’entêtait dans ses vices.  Pour les châtier, Dieu décida de détruire la cité et d’effacer toutes les routes menant à elle.  Oubar demeura perdue et inaccessible durant des milliers d’années, mais sa légende demeura vivante parmi les Bédouins, dans le Coran et dans les Mille et une nuits.  Plusieurs archéologues soupçonnaient toutefois que l’histoire d’Oubar était bien plus qu’une légende, mais leurs recherches pour la retrouver demeurèrent vaines.  Jusqu’en 1990, lorsque des satellites et des radars de la NASA les aidèrent dans leurs recherches.  Des images de Landsat et du satellite SPOT (Satellite Pour l’Observation de la Terre) permirent d’observer des chemins traversant le désert, qu’on identifia alors comme d’anciennes routes de caravanes.  Ces routes convergeaient vers le village d’Al-Shisr, dans le sud-ouest d’Oman.  Une expédition suivit ces routes menant au « X » virtuel, dans le sable, et commença à creuser à cet endroit.  La découverte de fragments de poteries provenant de contrées lointaines, de brûleurs d’encens et de vestiges d’une forteresse confirma les soupçons des archéologues : la ville d’Oubar avait bel et bien existé et il y avait une explication derrière sa disparition.  La légende se confirmait : Oubar avait effectivement connu une fin catastrophique.  Les excavations révélèrent une grotte calcaire géante, juste au-dessous de la forteresse.  Il est donc vraisemblable que la cité fut détruite lorsqu’elle s’effondra, en grande partie, dans l’espace au-dessous d’elle.  Aujourd’hui, les excavations permettent de découvrir encore de nouvelles informations sur la vie le long de la route de l’encens, il y a de cela 4000 ans.

(par Marisa Larson, National Geographic Magazine , http://magma.nationalgeographic.com/ngm/0304/feature2/index.html)

Ceux qui ont péri (partie 2 de 2) : Les peuples de Moïse et de Lot

Description: les récits fascinants de certaines nations du passé et de leurs prophètes, tels que relatés dans le coran, de même que diverses preuves archéologiques témoignant de leur passage sur terre.  partie 2..

  • Publié le 22 Aug 2011
  • Dernière mise à jour le 22 Aug 2011
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 « Alors Pharaon dit : « Ô Haman!  Bâtis-moi une tour; peut-être atteindrai-je les voies, les voies des cieux, et [peut-être] apercevrai-je le Dieu de Moïse, bien que je considère celui-ci comme un menteur. » (Coran 40:36-37)

Durant un peu plus de mille ans, le seul « Haman » qui était mentionné en-dehors des textes islamiques était un courtisan babylonien que l’on retrouvait dans l’histoire de la Tour de Babel.  Les intellectuels ridiculisaient sa mention, dans le Coran, et la citaient comme preuve démontrant que Mohammed aurait prétendument emprunté ses informations de la Bible, confondant au passage la légende babylonienne avec l’histoire de l’exode.

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Puis, en 1799, un des capitaines de Napoléon, en Égypte, découvrit une pierre de granit de couleur gris foncé, avec des teintes de rose, dans la cité portuaire de Rosette.  Il la montra au général Abdoullah Jacques de Menou, un converti à l’islam, qui l’envoya au Caire pour être étudiée.  La pierre de Rosette, qui daterait de l’an 196 avant J.-C., porte trois versions d’un même texte en trois écritures : égyptien en hiéroglyphes, égyptien en écriture démotique et alphabet grec.  Sa découverte permit aux érudits du monde entier de déchiffrer, enfin, les hiéroglyphes égyptiens.  Par conséquent, ils purent également décoder, entre autres, l’inscription d’une stèle pharaonique datant de l’époque de la mosaïque, gardée au musée Hof de Vienne.  Étrangement, le nom « Haman » fut découvert, sur cette stèle [1] , et ce « Haman » portait le titre de « chef des ouvriers de la carrière de pierres ». [2]  Exactement le genre d’homme à qui Pharaon était susceptible d’avoir demandé de lui bâtir une tour élevée!

 « Coré, Pharaon et Haman [subirent le même sort].  Moïse leur avait apporté des preuves claires (du pouvoir suprême de Dieu), mais ils se montrèrent arrogants sur terre; et ils ne purent Nous échapper. » (Coran 29:39)

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« Nous allons aujourd’hui épargner ton corps afin que tu sois un signe pour ceux qui viendront après toi.  Mais en vérité,  beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes. » (Coran 10:92) [3]

 « Et Nous renversâmes [la ville de Sodome] de fond en comble et fîmes pleuvoir sur ses habitants des pierres d’argile.  Voilà vraiment des signes pour ceux qui savent observer.  [Cette ville] se trouvait sur un chemin (passant), connu de tous.  Voilà vraiment un signe pour les croyants! » (Coran 15:74-77)

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Le prophète Lot souffrit beaucoup aux mains de son peuple pour l’avoir mis en garde à maintes reprises contre l’homosexualité et l’oppression.  Jusqu’à ce que, finalement, Dieu fasse pleuvoir sur les Sodomites des pierres d’argile, avant de renverser leur ville comme on retourne une crêpe!  Les eaux de la Mer Morte (ci-dessus) remplirent l’énorme cavité laissée dans le sillage de la terrible destruction.  Aujourd’hui, seules quelques ruines (ci-dessous) demeurent de ces gens qui, un jour, prospérèrent dans leur pays.  Les péchés des Sodomites firent en sorte que ces terres deviennent le point le plus bas de la surface de la terre et ce, de plus d’une façon!

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Lisez le Coran et tirez des leçons des récits des nations du passé, celles qui atteignirent le sommet de la civilisation, qui amassèrent maintes richesses, qui jouirent du pouvoir et du prestige, mais qui se montrèrent ingrates envers leur Seigneur, jusqu’à L’oublier, en plus de s’oublier elles-mêmes.  Ayant choisi d’adorer de fausses divinités, elles finirent par sombrer dans la décadence et la corruption, dans l’arrogance, la cruauté et l’oppression.  Dieu leur envoya Ses prophètes avec moult révélations et miracles, afin de leur rappeler Ses faveurs envers elles, de leur faire prendre conscience de leurs devoirs envers Lui et de leur obligation de se montrer justes et clémentes entre elles et envers la création dans son ensemble.  Mais en dépit de tous ces signes très clairs, elles choisirent d’emprunter la voie de l’incroyance; elles rejetèrent les prophètes, se moquèrent et abusèrent d’eux et tentèrent même de les tuer!

Finalement, lorsqu’il n’y eut plus aucun espoir de les voir prendre la bonne voie et qu’elles n’eurent plus aucune excuse valable pour justifier leur comportement, elles hâtèrent elles-mêmes leur propre destruction en mettant Dieu au défi de les châtier !  Ce qu’Il fit sur-le-champ et la terre fut lavée de ces mécréants.  Non seulement leurs vestiges nous servent-ils de rappel, aujourd’hui, mais ils prouvent également l’origine divine du Coran.  Car nul autre qu’un véritable prophète de Dieu, comme l’était Mohammed, n’aurait pu réciter avec autant d’assurance des versets aussi détaillés, à moins d’être inspiré par Dieu.

 « L’histoire de ceux qui les ont précédés ne leur est-elle par parvenue?  L’histoire des peuples de Noé, des ‘Aad, de s Thamoud, d’Abraham, des gens de Madyan et des villes renversées [dans lesquelles habitaient le peuple de Lot]?  Leurs messagers leur avaient apporté des preuves (du pouvoir suprême de Dieu).  Ce n’est pas Dieu qui leur fit du tort; ils se firent (plutôt) du tort à eux-mêmes. » (Coran 9:70)

[1] Walter Wreszinski, Aegyptische Inschriften aus dem K.K. Hof Museum in Wien, 1906, J. C. Hinrichs' sche Buchhandlung.

[2] Hermann Ranke, Die Ägyptischen Personennamen, Verzeichnis der Namen, Verlag Von J. J. Augustin in Glückstadt, Band I, 1935, Band II, 1952.

[3] Les photos ci-dessus sont celles d’une momie égyptienne que l’on croit être celle de Pharaon.  Pour des informations supplémentaires : Mummies of the Pharaohs: Modern Medical Investigations (Momies et pharaons : recherches médicales modernes), par Maurice Bucaille. Traduit par Alastair D. Pannell et l’auteur. Illustré. 236 pp. New York: St. Martin's Press.

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La tour de Babel

  • HOYEAU Céline ,
  • le 23/05/2015 à 00:00

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Lecture en 4 min.

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La tour de Babel a-t-elle existé ?

Des hommes s'allient pour construire une tour qui atteindra le ciel, mais leur projet titanesque finit par échouer: l'histoire de Babel, qui a inspiré de nombreux artistes, symbolise encore aujourd'hui les désirs sans limites de l'humanité et son incapacité à les assouvir. Les thèmes qu'elle véhicule (la construction d'un monument immense, la confusion des langues, la dispersion des peuples) se retrouvent dans d'autres récits mythiques du Proche-Orient ancien, mais le récit biblique n'en est pas moins original et s'enracine dans l'histoire particulière d'Israël.

Ce texte a été vraisemblablement agencé à partir de traditions orales au retour de l'exil des Hébreux à Babylone au VIe siècle avant Jésus-Christ. L'archéologie n'a pas retrouvé la tour de Babel biblique. Mais comme l'explique l'exégète Jean L'Hour (1), les juifs, en arrivant en exil, ont pu être impressionnés par les ziggourats de Mésopotamie, ces édifices pyramidaux à étages, nombreux dans la vallée de l'Euphrate, et notamment à Babylone. Ils ont pu s'inspirer aussi de l'échec de la construction de l'immense tour entreprise par le roi babylonien Nabuchodonosor Ier, peu avant 1100. Le chantier que décrit la Genèse pourrait aussi évoquer les grands travaux de cet empire qui nécessitaient de nombreux esclaves dont les juifs exilés ont pu faire partie…

Le mot hébreu que l'on traduit par Babel est en tout cas une allusion claire à Babylone. Sa racine est aussi un jeu de mots avec le « babillage des peuples » . « Le récit biblique comporterait ainsi une pointe polémique contre l'empire » babylonien, responsable de la ruine de Jérusalem et de l'exil, analyse l'exégète.

Cependant, le récit biblique déborde largement ce cadre polémique. De grandes questions existentielles se posent pour le peuple de retour d'exil et cette histoire cherche à y répondre: « Les autres nations sont-elles inscrites dans le plan divin? Comment envisager l'unité d'un peuple géographiquement et culturellement éclaté? Pourquoi tant de violence entre les peuples? » , détaille Jean L'Hour.

Quel est le contexte biblique ?

Le récit de la tour de Babel se situe dans la première partie de la Genèse (2). Il intervient à la fin d'une série de récits mythiques qui évoquent l'origine du monde et de l'humanité. Or, tous ces récits des origines nous montrent l'humanité tiraillée entre ses propres désirs et ses limites face à Dieu. Ainsi, jusqu'au chapitre 11, la Genèse développe tous les dysfonctionnements que le péché initial d'Adam et Ève (la méfiance à l'égard de Dieu et de sa parole qui conduit à vouloir se passer de lui) a introduits dans les relations: dans la relation entre frères (Caïn et Abel, Gn 4), entre générations (Noé et ses fils, Gn 9), entre peuples et dans l'occupation de la terre (la tour de Babel, Gn 11).

Comment l'interpréter ?

Ce récit a suscité des interprétations différentes qui « ne sont pas nécessairement exclusives l'une de l'autre » , précise Catherine Vialle, professeur d'exégèse à l'Université catholique de Lille (3). Pour beaucoup, il est interprété comme une punition divine: Dieu sanctionne l'orgueil des hommes qui ont voulu élever une tour jusqu'au ciel et « se donner un nom » par eux-mêmes ( « Faisons-nous un nom » ,Gn 11,4). Le Catéchisme de l'Église catholique l'interprète d'ailleurs ainsi: pour « limiter l'orgueil d'une humanité déchue qui, unanime dans sa perversité, voudrait faire par elle-même son unité à la manière de Babel » (no 57) .

Une autre interprétation s'est développée dans le contexte de la montée des nationalismes au XIXe siècle et des expériences totalitaires du XXe siècle. Elle s'est appuyée aussi sur les réflexions de Kafka ou de Borges sur la pluralité des langues, heureuse car elle permet de dire autrement l'expérience humaine. Le chantier de Babel est vu comme un projet d'uniformisation totalitaire qui risque de conduire à l'aliénation des plus faibles. On peut alors lire la réponse de Dieu, dispersant l'humanité aux quatre coins de la terre, non comme une sanction mais comme une protection. Le Dieu de la Genèse bénit la diversité. « La vocation de l'humain sur terre, rappelle Catherine Vialle, est avant tout de se multiplier, de se répandre et de dominer la terre. » Une vocation à côté de laquelle il passe à Babel: l'unité que les hommes veulent se donner par eux-mêmes devient fusion mortifère.

Quelle est la réponse biblique à l'échec de Babel ?

À ce modèle voué à l'échec, la Genèse répond par la vocation d'Abraham (Gn 12). Le premier des patriarches ne va pas se donner un nom par lui-même et s'approprier une terre, mais les recevoir de Dieu. Et c'est en son nom, lui promet-il, que les peuples de la terre trouveront leur unité par-delà la dispersion. Ainsi, dans le récit de Babel, « la dispersion des humains est en réalité un acte de miséricorde qui libère l'humanité de ses monologues et de ses rêves solitaires, analyse Jean L'Hour. L'unité légitimement recherchée n'est possible que par le dialogue entre des hommes et des peuples différents. Or un tel dialogue repose sur l'initiative de Dieu, l'Altérité même, rassemblant les nations dans la personne de son serviteur Abraham. »

À la lumière du Nouveau Testament, Babel devient une sorte d'anti-Pentecôte: les Apôtres, en effet, après avoir reçu l'Esprit Saint, se mettent à parler d'autres langues que les pèlerins venus à Jérusalem « de toutes les nations » comprennent. C'est l'Esprit de Dieu qui fait l'unité dans la diversité. « La diversité n'est pas abolie mais elle n'est plus un obstacle à la compréhension mutuelle » , souligne Catherine Vialle. Ce qu'exprime aussi le décret Ad gentes du concile Vatican II: « Le jour de la Pentecôte (…) fut préfigurée l'union des peuples dans la catholicité de la foi, par l'Église de la Nouvelle Alliance, qui parle toutes les langues (…) et triomphe ainsi de la dispersion de Babel. »

Que nous dit ce texte aujourd'hui ?

« Dans un contexte de mondialisation où la diversité culturelle est menacée, dans un monde où certains tentent d'imposer le régime de la pensée unique, il est plus que bienvenu de se souvenir que Dieu a voulu la diversité et le multiple » , remarque Maurice Ricolleau, dans un ouvrage consacré à Babel (4).

Pour l'Église, ce texte est aussi une invitation à ne pas craindre de converser avec d'autres langages, à s'ouvrir à d'autres traditions, affirme de son côté Daniel Duigou, prêtre et écrivain (5). C'est même à elle d'être garante de cette universalité, de manifester qu'une rencontre est toujours possible entre hommes et femmes d'horizons divers.

(1) Cahier évangile, « Genèse 1-11, les pas de l'humanité sur la terre », Cerf, 96 p., 9 €. (2) La seconde, qui s'ouvre avec la vocation d'Abraham au chapitre 12, étant consacrée à l'histoire des patriarches. (3) « Babel ou la dispersion », dans La Tour de Babel, Artois Presses Université, 216 p., 18 €. (4) Babel. Le récit biblique, Lumen Vitae, 127 p., 14 €. (5) À l'ombre de la tour de Babel, Albin Michel, 304 p., 18 €.

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La tour de Babel : ce que l’archéologie révèle du mythe

Notre imaginaire s’est nourri du récit de la genèse, qui popularisa cette construction aussi démesurée que l’orgueil des hommes qui l’édifièrent. et si cette tour ne relevait pas que du mythe .

Et si cette tour ne relevait pas que du mythe ? L’opiniâtreté des archéologues en quête ...

Au cœur de la ville de Babylone, entre le début du 6e et le début du 5e siècle av. J.-C., se dressa dans toute sa majesté l’un des monuments les plus célèbres de l’Antiquité : la tour à étages, ou ziggourat, dédiée au dieu principal de la ville, Bêl-Marduk, et acco­lée au temple où résidait sa statue de culte, l’Esagil.

La ziggourat elle-même portait un nom distinct en langue sumérienne : Etemenanki, c’est-à-dire le « temple fondement du ciel et de la terre ». Elle illustrait la force symbolique de sa situation, au milieu de la ville qui était elle-même centre de l’univers, comme un pivot reliant la terre et ses tréfonds au ciel, résidence des dieux du panthéon mésopotamien. La date de l’édification initiale de l’Etemenanki reste matière à conjectures. Il faut attendre en fait une date assez tardive, à la fin du 2e millénaire, pour en trouver une mention écrite.

On situe vers le 12e siècle av. J.-C. la mise en forme d’une liste lexicale en écriture cunéiforme, appelée Tintir (l’un des noms sumériens de Babylone), qui enregistre les éléments marquants de la topo­graphie de la ville et cite, dans sa quatrième tablette, la ziggourat en seconde position, juste après l’Esagil. Et ce n’est que dans une inscription du roi assy­rien Sennachérib (704-681) que l’on voit l’Etemenanki cité dans un contexte historique précis, celui de la destruction que le roi ordonne des monuments de Babylone en 689 av. J.-C., pour la punir de s’être rebellée contre lui.

UN MILLE-FEUILLE ARCHITECTURAL 

Selon les résultats des fouilles archéologiques alle­mandes menées au début du 20e siècle à Baby­lone, l’Etemenanki a compté trois strates successives de construction : une première structure, sur une base carrée de 65 mètres de côté, recouverte par une deuxième, établie sur un carré de 73 mètres de côté, qui fut porté à 91 mètres pour la troisième. Les spécialistes discutent encore sur l’attribution de ces différents niveaux de construction, un consensus se dégageant pour faire de la dernière structure l’œuvre des rois assyriens Assarhaddon (680-669) et Assurbanipal (668-630), achevée par les rois babyloniens Nabopolassar (626-605) et Nabuchodonosor II (604-562). C’est donc le deuxième état qui aurait été détruit en 689 av. J.-C. par Sennachérib, avant de faire l’objet d’une magnifique restauration.

La question de la hauteur et de l’organisation architecturale de la ziggourat fait encore débat, puisque rien n’a été retrouvé à Babylone de l’Etemenanki, si ce n’est sa plate-forme de fondation, établie effectivement sur une base d’à peu près 90 mètres de ­côté. Il existe deux thèses. La première s’appuie sur les données métrologiques fournies par une tablette cunéiforme, appelée « tablette de ­l’Esagil ». Rédi­gée en 229 av. J.-C., elle donne les dimensions de plusieurs bâtiments du sanctuaire de Marduk à Babylone, dont l’Etemenanki : la base de la ziggourat s’inscrit dans un carré de 90 mètres de côté et compte 6 étages, couronnés par un temple haut appelé ­šahuru.

Le premier étage est haut de 33 mètres, le ­deuxième, de 18 mètres, et chaque étage suivant s’élève à 6 mètres. Le šahuru mesure quant à lui 15 mètres de haut. La hauteur de l’ensemble s’établit donc à 90 mètres, et la tour à étages se présente comme une pyramide parfaite, s’inscrivant dans un cube aux arêtes de 90 mètres.

Au cœur de la ville de Babylone, entre le début du 6e et le début du ...

L’iconographie d’une stèle de pierre provenant vraisemblablement de Babylone conforte ces données : elle repré­sente une ziggourat de 6 étages avec un temple au sommet. La seconde thèse reprend certains éléments de la tablette de l’Esagil, mais elle prend en compte les contraintes matérielles ­qu’entraîne une construction faite, pour l’essentiel, de briques d’argile séchées au soleil, dont les différents lits sont renforcés par des nattes de roseaux et par du bitume. Seul le pare­ment extérieur de l’Etemenanki semble avoir été fait de briques cuites, certaines vernissées en bleu. Il existe, de ce fait, de réelles difficultés pour édifier, avec ce type de structure architecturale, un bâtiment aussi élevé par rapport à une base de 90 mètres de côté.

La tablette de ­l’Esagil mentionnerait donc des éléments réels et d’autres relevant d’une numération ésotérique ; la véri­table hauteur de la tour aurait été, pour des raisons de stabilité, dans une proportion de deux tiers par rapport au côté du carré de base, c’est-à-dire environ 60 mètres.

La fonction de l’Etemenanki, comme celle de toutes les ziggourats de Mésopotamie, était de fournir, par son sanctuaire sommital, un complément au temple du bas, l’Esagil, où résidait le dieu Marduk. Les indications de la tablette de l’Esagil sont, de ce point de vue, très précises : le temple du sommet comprenait une entrée et une cage d’escalier menant probablement à une terrasse, une cour centrale de 65 mètres carrés et 7 pièces qui servaient de chapelle aux divinités : celle du dieu Marduk, probablement partagée avec Zarpanitu (ou Beltiya), son épouse divine, était la plus grande, avec 48 mètres carrés.

Le dieu disposait aussi d’une chambre à coucher de 37,5 mètres carrés, pourvue d’un lit majestueux de 4,5 mètres de long sur 2 mètres de large. Son père, le dieu Ea, occupait une chapelle à laquelle était associée une autre pièce pour son vizir, le dieu Nusku. Les anciens chefs du panthéon suméro-akkadien, les dieux Anu et Enlil, auxquels Marduk avait succédé comme roi des dieux, avaient droit à une chapelle commune, tandis que le fils de Marduk, le dieu Nabu, et son épouse, la déesse Tašmetu, occupaient chacun une chapelle de 18 mètres carrés. C’est donc l’élite du panthéon mésopotamien, depuis le 3e millénaire sumérien jusqu’à l’état du 1er millénaire, qui était logée au sommet de la ziggourat et qui y recevait un culte lié aux aspects célestes de ces divinités.

Les rituels qui s’y déroulaient n’ont pas été conservés, mais devaient certainement inclure des invocations aux étoiles, dans lesquelles s’incarnaient ces dieux. Ainsi, la fonction de la ziggourat et de son temple était avant tout religieuse, et ces deux édifices constituaient un espace sacré accessible seulement aux erib biti, les prêtres consacrés du temple. Les activités astronomiques et astrologiques, auxquelles se livraient les lettrés et les savants de Babylone, ne se déroulaient donc pas au sommet de l’Etemenanki, même si le sanctuaire de Marduk patronnait leurs activités et en conservait les écrits dans sa bibliothèque.

VICTIME D'UNE LENTE DÉCHÉANCE 

Quelle que soit sa hauteur, la ziggourat de ­Babylone était sans doute le monument le plus spectaculaire de la ville, visible à des dizaines de kilomètres de distance dans la vaste plaine de Mésopotamie centrale. Elle témoignait de la présence de Marduk dans sa cité et de la protection qu’il étendait sur elle. Elle indiquait aussi l’endroit symbolique où se trouvait le centre de l’univers, selon la vision mésopotamienne du monde. Il n’est donc pas étonnant que les gens du pays de Juda, qui furent déportés en Babylonie à partir, surtout, de 587 av. J.-C., aient été impressionnés par cet édifice d’un style totalement inconnu à Jérusalem.

La Bible, qui connut à ce moment sa première véritable mise en forme, intégra donc la « tour de Babel » dans le récit de la Genèse, à la suite de l’épisode du Déluge. Elle en fit une marque de l’impossibilité pour l’humanité d’atteindre les cieux, malgré ses efforts pour bâtir un monument d’une élévation inédite. Et la situation contemporaine de Babylone, capitale cosmopolite d’un empire qui couvrait alors tout le Proche-Orient, illustrait bien la diversité des langues qui fut la conséquence de l’échec de l’entreprise.

Au-delà de ce mythe de la tour de Babel, la ziggourat de Babylone connut des vicissitudes que n’avait pas prévues Nabuchodonosor II lorsqu’il en paracheva le dernier état. La conquête de l’empire de Babylone par les Perses en 539 av. J.-C. entraîna l’abandon progressif des bâti­ments religieux. La fragilité des constructions en briques crues fit que la tour se dégrada très vite. Les révoltes de Babylone contre le roi perse Xerxès en 484 av. J.-C. accélérèrent le désintérêt pour les monuments de la métropole méso­potamienne.

Lorsqu’Alexandre le Grand pénétra dans Babylone en octobre 331, l’Esagil et l’Etemenanki étaient en triste état, et le Conquérant décida de les restaurer. Mais son absence puis sa mort en 323 av. J.-C firent que les travaux n’avancèrent que très lentement. En fait, après l’enlèvement des déblais qui s’accumulaient sur la ziggourat, la restauration prévue ne fut jamais achevée. Le monument fut peu à peu désacralisé pour deve­nir, au fil des siècles, une carrière de briques ; celles-ci servirent à bâtir les maisons des villages qui s’implantèrent à l’emplacement de Babylone, quand la ville disparut dans les premiers siècles de l’ère chrétienne ; d’autres furent utilisées pour enrichir la terre des champs avoisinants.

Au bout du processus, il ne demeura plus que l’empreinte de l’Etemenanki, un carré marécageux de 90 mètres de côté, pourtant encore bien visi­ble sur les photos satellite. 

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La tour de Babel

La tour de Babel

« La terre n’avait alors qu’une seule langue et qu’une même manière de parler. Les hommes étant partis de l’orient, trouvèrent une plaine dans le pays de Sennaar, où ils habitèrent ; Et ils se dirent l’un à l’autre : Allons, faisons des briques et cuisons-les au feu. Ils se servirent donc de briques comme de pierres et de bitume comme de ciment. Ils se dirent encore : Venez, faisons-nous et ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et rendons notre nom célèbre avant de nous disperser sur toute la terre. Or le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les enfants d’Adam. Et il dit : Ils ne font tous maintenant qu’un peuple et ils ont tous le même langage ; ils ont commencé à faire cet ouvrage, et ils ne quitteront point leur entreprise avant de l’avoir achevée. Venez donc, descendons et confondons leur langage, de manière qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. Ainsi le Seigneur les dispersa de ce lieu dans tous les pays du monde et ils cessèrent de bâtir cette ville. C’est pourquoi cette ville fut appelée Babel, parce que le langage de toute la terre y fut confondu. Et le Seigneur les dispersa ensuite dans toutes les régions. » Genèse (11, 1-9)

  • 19 e siècle
  • Gravure et estampe
  • Gustave Doré
  • Livre imprimé

© Bibliothèque nationale de France

  • Auteur(es) Gustave Doré (1832-1883). Illustrateur, caricaturiste, peintre, lithographe et sculpteur ; Gravure sur bois de Charles Maurand
  • Description technique Planche hors texte imprimée dans La Sainte Bible selon la Vulgate . Traduction nouvelle de l’abbé Jean-Jacques Bourassé avec les dessins de Gustave Doré. A. Mame et fils (Tours), 1866, 2 vol. Tome I : Ancien testament, p. 52.

BnF, Réserve des livres rares, Smith Lesouëf R-6283

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tour de Babel signification symbolique

La tour de Babel : signification symbolique

La tour de Babel : quelle interprétation ? Quelle est la signification de la tour de Babel dans la Bible ? Quelle dimension symbolique ?

Après la colère du Déluge et l’épisode de l’arche de Noé, Dieu conclut une alliance avec les hommes ; il les invite à se répandre et à se multiplier sur la Terre. Le peuplement se fait, différentes nations sont fondées et divers langages apparaissent. C’est alors qu’intervient l’édification de la tour de Babel :

1) Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. 2) Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. 3) Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. 4) Ils dirent encore : Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel , et faisons-nous un nom , afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. 5) L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. 6) Et l’Eternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. 7) Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. 8) Et l’Eternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. 9) C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Eternel les dispersa sur la face de toute la terre. Livre de la Genèse, chapitre 9

Les hommes décident donc d’édifier une ville et une tour pour éviter leur dispersion sur le globe, et pour « se faire un nom ». La tour est donc sensée être le nouveau centre de l’humanité, permettant aux humains de former un seul peuple, parlant une seule langue, portant un seul nom, ce nom pouvant concurrencer le nom ineffable de Dieu.

Cette initiative ne plaît pas à Dieu, qui décide de confondre les langages et de disperser les hommes loin de la Tour. A noter que le mot Babel dérive de la racine hébraïque blbl , qui signifie « confondre » ou « bredouiller ».

Pourquoi Dieu rejette-t-il cette construction humaine ? Comment interpréter la tour de Babel dans la Bible ? Quel parallèle peut-on établir avec notre civilisation actuelle ?

Entrons dans la signification et le symbolisme de la tour de Babel.

Lire aussi notre article sur le symbolisme de la tour .

Soucieux d’éviter leur dispersion, les hommes décident de créer une ville-capitale autour d’une tour, laquelle apparaît comme le nouveau centre de l’humanité, voire le centre du monde et de l’univers. En effet, le sommet de cette tour est destiné à « toucher le ciel ».

C’est donc à une conquête du Ciel que se livrent les hommes : en s’appropriant le domaine du céleste, ils créent leur propre Loi, ils prennent la place de Dieu.

Ainsi, au lieu de s’unir autour de la loi divine, les hommes se rassemblent autour d’une construction matérielle, autour d’un axe du monde artificiel, conçu selon leurs propres règles.

Cette tentative montre l’incapacité de l’homme à reconnaître la prééminence de Dieu : la tour de Babel symbolise l’ ignorance autant que l’orgueil. Elle est l’expression même du péché :

  • les hommes renient l’alliance qu’ils avaient passée avec l’Eternel,
  • ils vénèrent un symbole artificiel,
  • ils se rendent coupables d’ hybris , mot qui traduit la démesure humaine, mais aussi la tentative de l’Homme d’usurper les qualités divines. Ce désir irrationnel de puissance, doublé d’arrogance, annonce une chute prochaine.

La tour de Babel a quelque chose de monstrueux : ses dimensions gigantesques écrasent l’humanité au lieu de la libérer. Incapable de comprendre que seul le respect de la loi divine peut mener à la liberté, au bonheur et à l’épanouissement, l’Homme crée une société de violence et de souffrance : il se soumet à lui-même.

Précisément, la construction de la tour est une souffrance, puisque fondée sur le travail comme décrit dans Genèse 9, 3. L’Homme s’enchaine à lui-même, à ses passions et à son ambition déréglée. Ceci sous-entend la présence de tyrans qui imposent leurs symboles et leur loi sur le peuple.

La nature du châtiment de Dieu

Dieu réagit en dispersant les hommes et en faisant en sorte qu’ils parlent des langues différentes, sans possibilité de se comprendre. Rappelons qu’avant la construction de la tour de Babel, les hommes parlaient différentes langues, mais étaient en mesure de se comprendre.

Dieu sème donc la confusion et la discorde . La confusion constitue la nature même du châtiment : elle renvoie à l’erreur des hommes, qui confondent les plans terrestre et céleste.

Par ailleurs, la confusion est la marque d’une société décentrée, où chacun pense avoir raison, ou chacun se prend pour un Absolu.

En dispersant les hommes, Dieu les empêche de s’allier pour le concurrencer. On peut aussi penser qu’il les protège contre eux-mêmes, contre l’avènement d’un totalitarisme et d’un despotisme mondial. Mais en ne leur donnant plus la capacité de communiquer, de se comprendre, il rend aussi possible la guerre.

Au final, les hommes obtiennent ce qu’ils voulaient éviter : leur séparation, leur fragmentation.

La localisation de la tour : de Babel à Babylone

Selon le Livre de la Genèse, la tour de Babel est édifiée dans une plaine au pays de Schinear (ou Shinar), ce qui correspond au sud de la Mésopotamie, autrement dit la Babylonie.

La tour a souvent été comparée aux ziggurat mésopotamiennes, ces édifices religieux à degrés dotés d’un temple à leur sommet, symbolisant le lien entre la Terre et le Ciel. La ziggurat de Babylone comportait 7 étages.

Dans la Bible, Babylone représente la perversion de l’Homme qui se crée un faux Dieu païen à son image. Babylone est une cité où règnent en maître les passions et les instincts de domination et de luxure.

Cité splendide, luxuriante, Babylone ne pouvait que s’effondrer et disparaître, car bâtie uniquement sur des valeurs matérialistes. Babylone est donc l’antithèse de la Jérusalem céleste et du Paradis.

Notons que les mots Babel et Babylone ont la même racine étymologique.

Parallèle avec la civilisation occidentale

La tour de Babel évoque un centre matériel autant qu’un modèle unique, standardisé, auquel les habitants du monde doivent se soumettre. Ceci n’est pas sans rappeler les caractéristiques de notre civilisation occidentale , fondée sur un système économique individualiste, le matérialisme, le travail et l’exploitation.

Marquée par la démesure, la civilisation occidentale connaît un développement hors-sol , axé sur les villes et leurs centres d’affaires triomphants. Jamais rassasié, l’Homme occidental déploie son ambition de conquête dans tous les domaines, y compris le ciel et l’espace. La spiritualité passe au second plan, Dieu est oublié : l’Homme se considère comme le seul maître de la Nature et des éléments.

L’unité du monde occidental, dont le modèle s’étend désormais sur toute la planète (en particulier à travers l’usage d’une langue unique : l’anglais), s’est faite par la conquête, la colonisation et la domination.

Les dérives de notre civilisation annoncent sa chute prochaine : le changement climatique en cours peut être vu comme un nouveau déluge.

La tour de Babel : fin de la spiritualité ?

Les systèmes sociaux hégémoniques ou impérialistes ont tendance à vouloir effacer les langues régionales et imposer une langue unique. Or la capacité à comprendre une langue à partir d’une autre, par le jeu des équivalences, renvoie à l’approche symbolique et analogique qui constituent le fondement même de la spiritualité. C’est ce que René Guénon appelle le « don des langues ».

On pourrait donc dire que la tour de Babel annonce la fin de toute spiritualité.

Les représentations de la tour de Babel

La tour de Babel a largement été représentée au fil des siècles jusqu’à nos jours.

Parmi les représentations les plus célèbres, citons :

  • les peintures de Pieter Brueghel ( La Grande tour de Babel, la Petite tour de Babel, XVIème siècle). L’artiste insiste sur le caractère instable et déséquilibré de la tour, qui a tendance à s’effondrer. La construction semble irrationnelle, absurde,
  • les peintures d’autres artistes flamands de la Renaissance : Lucas van Valckenborch (en tête de cet article), Hendrik III van Cleve, Hans Bol, Lodewijk Toeput, Jacob Grimmer, Tobias Verhaecht,
  • la représentation énigmatique de Monsù Desiderio (XVIIème siècle),
  • la gravure Turris Babel d’Athanase Kircher (XVIIème siècle),
  • la Confusion des langues de Gustave Doré (XIXème siècle),
  • les œuvres de Maurits Cornelis Escher (XXème siècle),
  • ou encore l’interprétation d’Endre Rozsda (XXème siècle).

La tour de Babel est souvent représentée sous la forme d’une spirale à étages, traduisant un désir d’élévation mais aussi une tendance au déséquilibre.

La tour de Babel et son symbolisme : conclusion

En construisant la tour de Babel, l’Homme pense pouvoir s’affranchir de Dieu. De même, il croit pouvoir échapper au châtiment divin en construisant une tour assez haute pour ne pas être menacée par les eaux d’un nouveau déluge.

Pourtant, du fait de ses dimensions monstrueuses, la tour de Babel contient en elle-même le déséquilibre , donc la chute et l’effondrement.

Symbole des pires illusions, la tour de Babel annonce une société de contrôle, sans âme, sans amour et sans avenir, où l’Homme se trouve écrasé par un monstre de technicité qu’il a lui-même créé. En tant que faux centre, la tour cache une confusion spirituelle qui se traduira bientôt par la violence, la souffrance et la discorde permanente.

L’union ne pourra être restaurée que par le Christ : c’est le miracle des langues à la Pentecôte ( Actes 2, 5-12 : le Saint-Esprit descend sur les apôtres, lesquels se mettent à parler toutes les langues) ou encore l’assemblée des nations au Ciel ( Apocalypse 7, 9-10 ).

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Couverture les Essentiels de la Spiritualité Adrien Choeur

Qu’est-ce que la spiritualité ? Quel est le but à atteindre ? En quoi consiste la méthode spirituelle ? Quel lien avec la philosophie ?

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La tour de Babel

Pourquoi existe-t-il plusieurs langues ? Entre mythe et réalité, la Tour de Babel donne quelques éléments de réponse un peu fantastiques, mais cette histoire, se cache peut-être une autre tour, qui elle est bien réelle.

Le mythe de la tour de Babel

Une tour pour monter au ciel, traverser les nuages et atteindre le divin.  Ce projet délirant  des bâtisseurs aux temps lointains, après le déluge est freiné par une intervention divine. Chacun se met à parler une autre langue, et le manque de communication met fin à ces envies mégalomanes de rivaliser avec Dieu. S’en suit un abandon du chantier, chacun allant dans une direction différente. 

La grande Ziggourat de Babylone

L'histoire de la tour de Babel, fait écho à un projet pharaonique au cœur de Babylone qui a existé en 600 ans Av. J-C. Construite par Nabuchodonosor II, cette tour rectangulaire, ou  ziggourat,  qui signifie tour entre le ciel et la terre, avait 60 mètres de hauteur. Elle est laissée à l’abandon, et fut engloutie peu à peu par le sable. 

Réalisateur : Laure Coeroli Fernandez

Auteur : Anne-Laure Gérôme

Producteur : France 3 Corse ViaStella

Diffuseur : France 3 Corse ViaStella

Année de copyright : 2018

Année de production : 2018

Année de diffusion : 2018

Publié le 28/06/21

Modifié le 14/06/22

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La "Tour de Babel" des définitions de la religion

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Submitted on : Tuesday, November 6, 2018-8:06:18 PM

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Tour de Babel

Edifice mythique construit selon le livre de la Genèse par les descendants de Noé et qui cherchait à atteindre les cieux et le séjour de Yahweh. Celui-ci les dota alors d'une pluralité de langages qui empêcha toute collaboration efficace et mit fin à l'entreprise. On considère que c'est la vue des ziggurats mésopotamienne, dont celle de Babylone qui inspira les rédacteurs de cet épisode.

2– Adam et le langage selon le Coran et en Islam

Au premier des quatre articles de cette série consacrée à l’étude du mythe d’Adam et Ève, nous avons constaté que le Coran avait profondément déconstruit la mythologie biblique, voir : 1– Adam et l’Homme selon le Coran et en Islam  ; S2.V30. Selon le contre-récit biblique proposé par le Coran, il n’y a donc pas de lien direct entre la création d’Adam et celle de l’Homme : Adam n’est pas le premier Homme et, conséquemment, les hommes ne sont pas les descendants du couple Adam et Ève. Ce postulat coranique initial bouleverse la conception de l’histoire de nos origines. Au mythe anthropomorphique de l’homme adamique imposé par la Bible, lui-même enraciné en des mythologies mésopotamiennes bien antérieures, le Coran oppose une approche radicalement différente établissant Adam en tant qu’archétype de l’Homme. Ainsi, l’Homme coranique est-il sur Terre le «  Représentant /khalîfa » d’Adam, S2.V30, et non pas le Représentant de Dieu, un homme non plus à l’image de Dieu, mais à celle d’Adam. Ce changement de paradigme implique qu’Adam n’est pas une créature terrestre mais céleste, existant en un plan supérieur dit al – mala’ al–a‘lâ  : l’ Assemblée sublime ou Plérome . Explicitant alors la fonction archétypale de l’entité Adam/Elle, le récit coranique que nous allons analyser met en avant l’acquisition par cette entité double des trois caractéristiques distinguant ontologiquement l’Homme :   langage , pensée, conscience . C’est donc en tant que « Représentant /khalîfa  » de l’archétype Adam/Elle que la singularité ontologique de l’Homme doit être comprise. Présentement, nous envisagerons l’acquisition du langage par Adam en tant qu’archétype de son « Représentant  » générique : l’Homme.

• Que dit l’Islam

Le verset référent est ainsi donné par la traduction standard   : « Et Il apprit à Adam tous les noms (de toutes choses) , puis, Il les présenta au Anges et dit : Informez-Moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques ! (dans votre prétention que vous êtes plus méritants qu’Adam) .  », S2.V31. Le commentaire mis par cette traduction entre parenthèses dans le texte coranique est destiné à donner le sens voulu par l’Exégèse. En effet, celle-ci, au v30 [1] , avait affirmé en sa copie du Talmud qu’Adam était le premier homme et elle a donc interprété ce passage coranique comme indiquant que la suprématie d’Adam et, conséquemment, des hommes, reposait sur son aptitude au langage, les Anges étant incapables de nommer eux-mêmes ce qu’ils voyaient : «  Informez-Moi donc des noms de ceux-ci, si vous êtes dans le vrai. – Ils dirent : Gloire à Toi ! Nous n’avons d’autre savoir que ce Tu nous as enseigné ! Tu es, certes, le parfaitement Savant, l’infiniment Sage.   », v31.32 . En réalité, il s’agit là d’un détournement exégétique dont l’Islam a le secret puisque dans le christianisme seul l’homme ayant connu la rédemption par le Christ devient supérieur aux Anges, [2] prétention apologétique que l’Islam ne pouvait accepter et qu’elle a détournée à son profit en faisant de l’Homme un être supérieur par essence aux Anges, tout en rejetant au passage le concept de « péché originel ». En cela, il était encore une fois avantageux de réintégrer le propos biblique sur le compte du Coran, tel fut le sort de la locution : «  I l enseigna à Adam   tous les noms », v30 , qui fut interprétée comme signifiant : «  Dieu enseigna à Adam les noms de toutes choses  ». Cette lecture est si prégnante chez les commentateurs qu’elle apparaît in texto en bien des traductions tout comme ici en la traduction standard . De fait, nous pouvons lire en la Génèse qu’à cet instant Adam est déjà installé au « jardin terrestre   » et mis en garde contre le fait de manger tel arbre. Dieu alors le convoqua « pour voir comment il les appellerait afin que tout être vivant portât le nom que l’homme [Adam] lui donnerait. » [3] Afin de renforcer cette interprétation dépassant la lettre du texte et, comme nous le verrons, le déroulement chronologique de la séquence, l’on fit ici intervenir un hadîth pour parvenir à la rectification de sens souhaitée. Ainsi, selon Anas, le Prophète aurait dit : « L’on réunira les croyants au Jour de la Résurrection et ils diront : Si nous recherchions un intercesseur auprès de Dieu ? Ils iront alors trouver Adam et lui diront : Tu es le Père des hommes, Dieu t’a créé de Ses mains, et il a ordonné à Ses Anges de se prosterner devant toi, et il t’a enseigné les noms de toutes choses [ asmâ’ kulli shay’in ] intercède donc pour nous auprès de ton Seigneur afin que Dieu nous délivre de notre situation. » Le fait que ce hadîth soit rapporté par al Bukhârî, Muslim et d’autres, ne modifie en rien la critique littérale de ce texte. Modèle du genre, il défend quatre affirmations exégétiques que le Coran ne soutient pas : l’intercession, la présence d’Adam au Jour du Jugement, le fait qu’Adam soit le père de l’humanité, le fait que Dieu ait enseigné à Adam le nom de toutes choses. Enfin, si Adam apprit une langue, il fallut bien que les exégètes de la Bible et du Coran identifiassent quelle était cette langue primordiale. Sans surprise, pour le judaïsme Adam parlait hébreu, pour les chrétiens l’araméen ou le latin et, pour les musulmans : l’arabe !

• Que dit le Coran

Rappelons en premier lieu la traduction littérale des versets concernés : «  Et Il enseigna à Adam tous les noms. Puis, Il les présenta aux Anges et dit alors : « Informez-Moi donc des noms de ceux-ci, si vous êtes dans le vrai. » [31] Ils répondirent : « Gloire à Toi ! Nous n’avons d’autre savoir que ce Tu nous as enseigné ! Tu es, certes, le Savant, le Sage. » [32] Il dit : « Ô Adam ! Informe-les de leurs noms. » Et lorsqu’il leur eut fait part de leurs noms, Il dit : « Ne vous avais-je point dit que Je connais ce qui est caché en les cieux et la Terre ? Je sais ce que vous manifestez et ce que vous dissimuliez.  » [4]

– En réponse aux réserves émises par les Anges concernant l’Homme en tant que khalîfa / Représentant , soit en substance : « vas-tu mettre sur Terre ce Représentant [l’Homme] qui va y semer la corruption et faire couler le sang  », v30 , le Coran de manière remarquable ne défend pas l’Homme, mais «  Adam  ». De cette simple observation sémantique, l’on pourrait déduire qu’Adam est l’Archétype de l’Homme. Comme confirmation indirecte de ce statut archétypal, nous noterons de plus que dans le Coran «  Adam  » [5] sera uniquement employé en tant que nom propre, que jamais il ne sera nommé «  l’homme  » [6] et que cette scène ne se passe pas au «  Paradis terrestre  » mais, apparemment, au Plérôme, contrairement à ce que la Bible décrit. Ainsi, il ne sera donné aucune précision quant à la “nature” de « Adam », alors qu’il est immédiatement énoncé à son sujet : «  Et Il enseigna à Adam tous les noms   », proposition aussi singulière que centrale. Il n’est pas précisé de quels «  noms   » il s’agit ou, à l’instar de la Bible, les noms de quelles créatures. [7] Cette absence de nommés est ici cohérente, puisque dans le cas contraire il aurait fallu que Dieu présentât à Adam toutes les choses possibles. Or, celles-ci sont en réalité en nombre infini, et dire que Dieu «  enseigna à Adam   » une infinité de termes n’a logiquement aucun sens. Aussi, lorsque malgré tout l’Exégèse fait dire au Coran que Dieu a enseigné à Adam «  les noms de toutes choses  », elle conçoit le langage comme un objet fini relevant de la seule connaissance, laquelle proviendrait uniquement de Dieu en tant que cause première, idée néo-platonicienne. Par contre, en usant de la locution al–asmâ’ kulla-hâ , le Coran ne dit pas que Dieu enseigna à Adam «  les noms de toutes choses  » mais  «   tous les noms   », ce qui correspond bien à la capacité théorique du langage à formuler un ensemble potentiellement infini : «  tous les noms ». En ces conditions, la seule compréhension rationnelle de l’énoncé coranique : «  Il enseigna à Adam   tous les noms » est de supposer que nous est de la sorte indiqué l’unique possibilité de nommer une infinité de choses, à savoir : l’aptitude conceptuelle propre au langage humain . Par ailleurs, selon la trame du récit coranique, cette capacitation ontologique ne fait sens que si Adam est l’Archétype de l’Homme, elle caractérise l’être humain non pas en tant que descendant de Adam, mais en tant que «  Représentant  » de ce dernier. Il est donc fait là mention de la première des trois caractéristiques ontologiques à l’Homme qui sont envisagées en ce chapitre déconstructif coranique : le langage , la raison , la conscience de soi . Or, nous l’avons souligné, si cette acquisition de compétences concerne Adam, elle est la réponse de Dieu à la critique portée par les Anges à l’encontre de l’Homme. Sous cet aspect, Adam apparaît bien être l’Archétype [8] de l’Homme, lequel, subséquemment, sera le «  Représentant  » ontologique de Adam, c’est-à-dire l’unique être vivant nanti des spécificités archétypales adamiques, ici le langage . Il n’y a donc pas selon la revisite critique de cet antique fonds légendaire opérée par le Coran, une langue unique que Dieu aurait enseignée à Adam et qu’auraient parlé par suite tous les hommes. Pas de langue première, mais seulement l’évocation de la capacité langagière spécifique à l’Homme lui permettant de générer autant de langues que nécessaire.

– La suite du propos : « Puis, Il les présenta /‘araḍa-hum aux Anges » confirme notre analyse quant à la nature exacte de ce que Dieu a conféré à Adam. En effet, s’il s’était agi de dire précédemment «  Il enseigna à Adam   le nom de toutes les choses  », le texte aurait dû avoir recours au pronom «  hâ  » marque en ce cas du pluriel collectif d’objets inanimés, soit : ‘araḍa-hâ  [litt. Il les présenta elles]. Or, en ce verset, et quelques soient les variantes, nous lisons : ‘araḍa-hum  [litt. Il les présenta eux ] sachant que le pronom «  hum  » est la marque du pluriel des êtres. Ce subtil glissement pronominal indique que l’acquis d’Adam dépasse le simple cadre d’un apprentissage formel qui lui aurait permis la reconnaissance de toutes les choses et, par l’association d’un signe à un signifié, de les nommer. Adam va s’avérer capable de désigner les « êtres », toutes les êtres ou étants, et pas une « entité » qui ne puisse être par lui nommé. L’Homme, «  Représentant  » d’Adam, est bien ainsi la seule créature à posséder le langage en sa dimension conceptuelle. Le test des Anges nous confirme cette spécificité ontologique, Dieu leur demande : «   informez-Moi donc des noms de ceux-ci   ». Mais les Anges, bien qu’ils soient en mesure de parler et qu’ils disposent d’une forme de pensée [9] sont en l’impossibilité de dénommer ces « êtres » qu’ils ne connaissent pas antérieurement [10] : « gloire à Toi ! Nous n’avons d’autre savoir que ce Tu nous as enseigné   ». Leur compétence langagière relève donc uniquement d’apprentissages et ils ne peuvent concevoir d’eux-mêmes un signifiant pour signifier un référent non préalablement connu ou a priori abstrait. [11]   Ils ne disposent pas de la capacité créatrice cognitive dite langage conceptuel, seul l’Homme possède cette extraordinaire aptitude que Dieu vient de conférer à l’Archétype Adam.

– Du point de vue linguistique donc, par l’expression «   Il enseigna à Adam   tous les noms », ce n’est point une langue qui est enseignée à Adam, une langue divine ou une langue adamique, mais le don du langage, c’est-à-dire la disposition technique de l’Homme à élaborer de manière dynamique et infinie toutes les langues de l’humanité, aptitude qu’Adam mettra immédiatement à l’œuvre en s’avérant capable de nommer par lui-même les « étants /hum  » qui lui auront été présentés, voir infra v33 . Accessoirement, nous noterons que le segment «  nous n’avons d’autre savoir que ce Tu nous as enseigné   » indique que les Anges appartiennent au domaine paradigmatique de la connaissance : l’acquis par transmission de savoirs, et non pas à celui de l’intelligence, c’est-à-dire l’acquisition de nouvelles données à partir de l’usage inductif de la raison critique, spécificité ontologique à l’Homme seul comme cela sera confirmé par la suite aux vs35-36 . [12] Toute correspondance gardée, ce différentiel entre Ange et Homme correspond à la rupture épistémologique entre « connaissance » et « science ». [13]

– Au v33, l’on notera que ce n’est point Dieu qui informe alors Lui-même les Anges : «  Ô Adam ! Informe-les de leurs noms   ». Ainsi, en demandant à Adam de jouer auprès d’eux le rôle d’enseignant il leur est confirmé qu’Adam est en possession du langage le rendant apte à la connaissance de tous les «  êtres / étants /hum  ». Aussi, lorsqu’Adam «  leur eut fait part de leurs noms  », l’assertion divine : « n e vous avais-je point dit que Je connais ce qui est caché en les cieux et la Terre ?  » fait-elle allusion à l’acquisition par Adam du langage conceptuel et, par voie de conséquence, à celle de son «  Représentant  », l’Homme. Les Anges ignoraient ce “secret” de Dieu «  caché en les cieux et la Terre  »,   tout comme ils méconnaissaient ce «  Représentant   » qu’ils avaient un peu trop hâtivement qualifié de «  semeur de désordre  », v30 . Ceci va leur être rappelé en la conclusion : «  Je sais ce que vous manifestez comme ce que vous dissimuliez ». [14] Selon le propos global de ce paragraphe le segment : «   ce que vous manifestez   » vise a priori l’opinion que les Anges viennent d’émettre : «  ils dirent : Établiras-Tu qui y sème la corruption et fait couler le sang  », v30 . Cet avis, qui n’est toutefois pas qualifié d’erroné, est tempéré par ce que Dieu en réponse enseigne aux Anges au sujet de l’Archétype Adam : les qualités ontologiques octroyées à l’Homme en tant que son «  Représentant  » font que les hommes  ne sont pas condamnés à ce seul rôle négatif, ces spécificités ontologiques lui fournissent les moyens de surpasser sa condition. Ceci fait écho à ce qui avait été alludé au v30  : «  Je sais parfaitement ce que point vous ne savez !  » c’est-à-dire quant au potentiel de l’Homme. Ce segment anticipait donc sur l’aveu d’impuissance des Anges : « nous n’avons d’autre savoir que ce Tu nous as enseigné   », v32 , qui à son tour présage de l’exposé à suivre quant aux capacités ontologiques propres à Adam et à son «  Représentant  » et faisant défaut aux Anges. Aussi, le segment «   comme ce que vous dissimuliez   » ne peut indiquer une action de dissimulation consciente ou volontaire de leur part, il est donc vraisemblable qu’il s’agisse là de leur propre ignorance quant à leur incapacité intrinsèque à ce type de langage. S’achève ainsi la mise en évidence par l’Archétype Adam de la première des trois extraordinaires aptitudes spécifiques à son «  Représentant   », l’Homme : le langage conceptuel .

– Enfin, à titre de démonstration complémentaire, deux courts versets doivent retenir notre attention : « [Le Tout Miséricordieux] a créé l’Homme, Il lui a enseigné la claire énonciation /al–bayân ». [15] L’on constate donc que si Dieu a conféré à Adam la fonction archétypale du langage, il s’avère malgré tout nécessaire que l’Homme en tant que Représentant de cette capacité en ait reçu de la part de Dieu la capacitation : «  la claire énonciation /al–bayân ». Si, Adam avait été le premier homme, cette étape n’aurait pas eu lieu d’être et, inversement, l’existence de cette capacitation au langage pour l’Homme confirme qu’Adam n’a en la matière qu’un rôle d’archétype.

L’ analyse littérale des vs31-33 du chapitre III de Sourate al baqara : la Génisse , aura montré une fois de plus que l’Exégèse islamique n’a pas exploité les données textuelles coraniques, mais a projeté sur la ligne du texte les interprétions talmudiques quant à Adam. En l’occurrence, il a été repris les anciennes légendes et spéculations sur la langue adamique comprise comme étant la langue primordiale que les premiers hommes parlèrent, ce qui n’est pas sans rapport direct avec le mythe de la tour de Babel. De la sorte, chaque religion a cherché à justifier la supériorité de la langue qu’il considérait sacré, qui l’hébreu, qui l’araméen, qui l’arabe. Effectivement, puisque ces exégèses considèrent qu’Adam est le premier homme et que les révélations de leurs prophètes sont l’hébreu, l’araméen ou l’arabe, alors Dieu en enseignant une de ces langues à Adam est Lui-même la caution de la suprématie de cette langue alors dite sacrée.

Or, à partir de la déconstruction de la mythologie adamique mise en œuvre par le contre-récit critique proposé ici par le Coran, le sens littéral de ces versets laisse apparaître une toute autre compréhension. Comme nous l’avons constaté en l’article 1– Adam et l’Homme selon le Coran et en Islam , pour le Coran Adam n’est pas le premier Homme, mais son archétype . En conséquence de quoi, lorsque Dieu «  enseigna à Adam tous les noms » cela signifie qu’Adam en tant qu’archétype de l’Homme va acquérir la première spécificité qui sera ontologique à l’Homme : le langage quand Dieu «  l’instituera sur Terre  » en tant que  «  Représentant /khalîfa  » d’Adam v30 .  Du point de vue linguistique, nous avons vu que l’énoncé coranique, quoi que succinct, permettait de comprendre que par acquisition du langage il ne s’agit pas d’une langue en particulier, la langue adamique, mais de l’aptitude conceptuelle propre au langage humain de pouvoir nommer toute chose, capacité propre à toutes les langues. Cette approche de la question par le Coran déconstruit donc la mythologie biblique traditionnelle au profit d’une explication rationnellement admissible. Ce faisant, le Coran balaie au passage le mythe de “la tour de Babel” dont la seule fonction était de justifier la contradiction entre le fait qu’il fut prétendu qu’Adam et ses descendants hommes parlaient tous la même et unique langue  et le constat indéniable de la diversité des langues humaines.

Dr al Ajamî

[1] Cf. 1– Adam et l’Homme selon le Coran et en Islam  ; S2.V30.

[2] I re  Épître aux Corinthiens, VI, 3.

[3] Le verset biblique précise qu’il s’agit de tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, tous présentés à Adam : Génèse, Chapitre II, versets  19-21 . De manière plus anecdotique, l’Exégèse s’est aussi ingéniée à multiplier les hypothèses afin de savoir qui était les êtres présentés aux Anges afin d’être nommés par Adam. D’aucuns ont supposé qu’il s’agissait des hommes ou des descendants directs d’Adam, voire des Anges eux-mêmes ou de la famille du Prophète, etc.

[4] S2.V31-33 :

وَعَلَّمَ آَدَمَ الْأَسْمَاءَ كُلَّهَا ثُمَّ عَرَضَهُمْ عَلَى الْمَلَائِكَةِ فَقَالَ أَنْبِئُونِي بِأَسْمَاءِ هَؤُلَاءِ إِنْ كُنْتُمْ صَادِقِينَ (31) قَالُوا سُبْحَانَكَ لَا عِلْمَ لَنَا إِلَّا مَا عَلَّمْتَنَا إِنَّكَ أَنْتَ الْعَلِيمُ الْحَكِيمُ (32) قَالَ يَا آَدَمُ أَنْبِئْهُمْ بِأَسْمَائِهِمْ فَلَمَّا أَنْبَأَهُمْ بِأَسْمَائِهِمْ قَالَ أَلَمْ أَقُلْ لَكُمْ إِنِّي أَعْلَمُ غَيْبَ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَأَعْلَمُ مَا تُبْدُونَ وَمَا كُنْتُمْ تَكْتُمُونَ

[5] Dans le Coran Adam est toujours employé sans article. En le nom âdam , l’allongement du alif initial et le statut de diptote indiquent que âdam est vraisemblablement l’arabisation de l’hébreu adam , nom lui-même d’étymologie incertaine. L’on a toutefois voulu arabiser le nom Adam en le rattachant à la racine verbale adama d’où dérive le qualificatif adîm à qui l’on donna le sens de terre , affirmation sans fondement étymologique, mais dictée par des spéculations kabbalistiques bien connues.

[6] Dans la Bible il y a confusion entre Adam et l’Homme, ces deux appellations semblent interchangeables. Ceci est textuellement possible du fait que le texte hébreu utilise soit le mot adam , אדמ, sans l’article et qu’ainsi il signifie être humain , homme , personne , quelqu’un , soit le syntagme ha-adam , חאדמ, c’est-à-dire «  l’adam  », forme qui apparaît alors comme déterminée par l’article et qui est souvent rendu et de manière irrégulière dans les commentaires midrashique et les traductions par : la personne ou l’homme .

[7] En l’occurrence, le Coran déconstruit encore une fois l’anthropocentrisme manifeste du récit biblique, Il s’agit là du contre-récit critique des versets  19-21 du chapitre II de la Génèse, ce n’est plus Adam-l’Homme qui nomme les objets de son entourage immédiat, voire domestique, mais Dieu qui lui enseigne «  tous les noms  ». Cf. : Exégèse à suivre.

[8] Nous préciserons ici qu’un archétype n’est pas un prototype, Adam n’est pas un « prototype » de l’Homme ou de l’espèce humaine.

[9] Cette affirmation est littérale et découle de l’échange du v30 .

[10] La trame du récit laisse supposer implicitement que ces « êtres » ne leur sont pas connus

[11] Sans concordisme aucun et uniquement pour éclairer notre propos, il est clairement démontré que plusieurs espèces animales peuvent par dressage apprendre un certain nombre d’éléments d’une langue humaine [des “noms”] et faire correspondre à un objet donné un signifiant déterminé, mais aucun ne peut acquérir le langage des hommes, c’est-à-dire la capacité conceptuelle sémantique commune à toutes les langues humaines de créer à volonté ses propres signes pour qualifier une infinité de signifiés concrets ou abstraits.

[12] Voir : 3– Adam et Elle/Ève, Iblîs et le Shaytân : raison et conscience selon le Coran et en Islam  ; S2.V34-36.

[13] Il est donc incorrect de mettre cette phrase coranique en la bouche des hommes : «  nous n’avons d’autre savoir que ce Tu nous as enseigné   » comme il est de pratique courante chez les musulmans, car c’est réduire la raison humaine au seul apprentissage du savoir. Signalons que l’arabe ne connaît qu’un seul terme pour qualifier la connaissance et la science  : ‘ ilm . Cette indistinction témoigne du non-acquis historique de la rupture épistémologique entre connaissance et science en même temps qu’elle l’entretient. Le propos des exégètes, comme celui des musulmans, confond sans cesse ce qui relève de la connaissance et ce qui appartient à la science.

[14] De nombreux avis ont été émis sur ces deux verbes sans complément, mais il convient d’observer que le premier, le verbe abdâ , laisser apparaître , manifester est au présent [ tubdûna ] il concerne donc directement ce qui vient d’être dit par les Anges dans le contexte, alors que le verbe katama , cacher , dissimuler est à l’imparfait [ kuntum taktumûna ] et est alors relatif à un ou des points antérieurs.

[15] S55.V3-4 : « خَلَقَ الْإِنْسَانَ (3) عَلَّمَهُ الْبَيَانَ »

Dr al Ajamî

Classement par thème

  • Introduction 1
  • Méthodologie 23
  • À propos du Coran 27
  • Questions générales 16
  • Questions dites juridiques 17
  • Questions dites religieuses 16
  • Questions dites de société 18
  • Questions théologiques 31

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Je ne suis ni coraniste, ni réformiste, ni progressiste ; mon analyse littérale ne concerne que le Coran en tant que révélation et non l’Islam en tant que religion. Cette recherche exégétique objective et rigoureuse vise à déterminer le sens littéral du texte coranique, c.-à-d. sa signification avant sa prise en charge interprétative par l’Exégèse il y a plus de mille ans. Autrement dit, ce que le Coran dit réellement et non ce qu’on lui fait dire, y compris de nos jours.

  • À propos du Coran
  • Questions générales
  • Questions dites juridiques
  • Questions dites religieuses
  • Questions dites de société
  • Questions théologiques
  • Introduction
  • Méthodologie

Genèse 11 Segond 21

La tour de babel.

11  Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. 2  Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s’y installèrent. 3  Ils se dirent l'un à l'autre: «Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!» La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. 4  Ils dirent encore: «Allons! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel et faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre.»

5  L'Eternel descendit pour voir la ville et la tour que construisaient les hommes, 6  et il dit: «Les voici qui forment un seul peuple et ont tous une même langue, et voilà ce qu'ils ont entrepris! Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu'ils ont projeté. 7  Allons! Descendons et là brouillons leur langage afin qu'ils ne se comprennent plus mutuellement.» 8  L'Eternel les dispersa loin de là sur toute la surface de la terre. Alors ils arrêtèrent de construire la ville. 9  C'est pourquoi on l’appela Babel: parce que c'est là que l'Eternel brouilla le langage de toute la terre et c'est de là qu’il les dispersa sur toute la surface de la terre.

Histoire d’Abraham 11.10–25.18

Les ancêtres d'abram.

10  Voici la lignée de Sem. A l'âge de 100 ans, Sem eut pour fils Arpacshad, 2 ans après le déluge. 11  Sem vécut 500 ans après la naissance d'Arpacshad et il eut des fils et des filles. 12  A l'âge de 35 ans, Arpacshad eut pour fils Shélach. 13  Arpacshad vécut 403 ans après la naissance de Shélach et il eut des fils et des filles.

14  A l'âge de 30 ans, Shélach eut pour fils Héber. 15  Shélach vécut 403 ans après la naissance d'Héber et il eut des fils et des filles.

16  A l'âge de 34 ans, Héber eut pour fils Péleg. 17  Héber vécut 430 ans après la naissance de Péleg et il eut des fils et des filles.

18  A l'âge de 30 ans, Péleg eut pour fils Rehu. 19  Péleg vécut 209 ans après la naissance de Rehu et il eut des fils et des filles.

20  A l'âge de 32 ans, Rehu eut pour fils Serug. 21  Rehu vécut 207 ans après la naissance de Serug et il eut des fils et des filles.

22  A l'âge de 30 ans, Serug eut pour fils Nachor. 23  Serug vécut 200 ans après la naissance de Nachor et il eut des fils et des filles.

24  A l'âge de 29 ans, Nachor eut pour fils Térach. 25  Nachor vécut 119 ans après la naissance de Térach et il eut des fils et des filles.

26  Térach était âgé de 70 ans lorsqu'il eut Abram, Nachor et Haran.

27  Voici la lignée de Térach. Térach eut pour fils Abram, Nachor et Haran. Haran eut Lot. 28  Haran mourut du vivant de son père Térach dans le pays de sa naissance, à Ur en Chaldée [ a ] . 29  Abram et Nachor se marièrent. La femme d'Abram s’appelait Saraï, et la femme de Nachor Milca. Elle était la fille d'Haran, qui était le père de Milca et de Jisca. 30  Saraï était stérile, elle n'avait pas d'enfants.

31  Térach prit son fils Abram, son petit-fils Lot, qui était le fils d'Haran, et sa belle-fille Saraï, la femme de son fils Abram. Ils sortirent ensemble d'Ur en Chaldée pour se rendre dans le pays de Canaan mais, arrivés à Charan [ b ] , ils s’y installèrent.

32  Térach vécut 205 ans, puis il mourut à Charan.

  • Genèse 11:28 Ur en Chaldée : ville située traditionnellement dans l’Irak actuel, non loin du golfe Persique, parfois dans la Turquie actuelle.
  • Genèse 11:31 Charan : ville située dans la Turquie actuelle, près de la frontière avec la Syrie.

Genèse 11 Louis Segond

11  Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots.

2  Comme ils étaient partis de l'orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent.

3  Ils se dirent l'un à l'autre: Allons! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment.

4  Ils dirent encore: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.

5  L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.

6  Et l'Éternel dit: Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c'est là ce qu'ils ont entrepris; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté.

7  Allons! descendons, et là confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la langue, les uns des autres.

8  Et l'Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville.

9  C'est pourquoi on l'appela du nom de Babel, car c'est là que l'Éternel confondit le langage de toute la terre, et c'est de là que l'Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.

10  Voici la postérité de Sem. Sem, âgé de cent ans, engendra Arpacschad, deux ans après le déluge.

11  Sem vécut, après la naissance d'Arpacschad, cinq cents ans; et il engendra des fils et des filles.

12  Arpacschad, âgé de trente-cinq ans, engendra Schélach.

13  Arpacschad vécut, après la naissance de Schélach, quatre cent trois ans; et il engendra des fils et des filles.

14  Schélach, âgé de trente ans, engendra Héber.

15  Schélach vécut, après la naissance d'Héber, quatre cent trois ans; et il engendra des fils et des filles.

16  Héber, âgé de trente-quatre ans, engendra Péleg.

17  Héber vécut, après la naissance de Péleg, quatre cent trente ans; et il engendra des fils et des filles.

18  Péleg, âgé de trente ans, engendra Rehu.

19  Péleg vécut, après la naissance de Rehu, deux cent neuf ans; et il engendra des fils et des filles.

20  Rehu, âgé de trente-deux ans, engendra Serug.

21  Rehu vécut, après la naissance de Serug, deux cent sept ans; et il engendra des fils et des filles.

22  Serug, âgé de trente ans, engendra Nachor.

23  Serug vécut, après la naissance de Nachor, deux cents ans; et il engendra des fils et des filles.

24  Nachor, âgé de vingt-neuf ans, engendra Térach.

25  Nachor vécut, après la naissance de Térach, cent dix-neuf ans; et il engendra des fils et des filles.

26  Térach, âgé de soixante-dix ans, engendra Abram, Nachor et Haran.

27  Voici la postérité de Térach. Térach engendra Abram, Nachor et Haran. -Haran engendra Lot.

28  Et Haran mourut en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. -

29  Abram et Nachor prirent des femmes: le nom de la femme d'Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor était Milca, fille d'Haran, père de Milca et père de Jisca.

30  Saraï était stérile: elle n'avait point d'enfants.

31  Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils d'Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d'Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan. Ils vinrent jusqu'à Charan, et ils y habitèrent.

32  Les jours de Térach furent de deux cent cinq ans; et Térach mourut à Charan.

Version Segond 21 Copyright © 2007 Société Biblique de Genève by Société Biblique de Genève

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COMMENTS

  1. Babylone et l'Islam

    Le thème de la Tour de Babel est aussi présent dans le Coran, mais attribué au pharaon d'Égypte qui souhaite s'élever jusqu'au ciel pour rencontrer le dieu de Moïse. Au IX e siècle, le théologien musulman al-Tabari raconte dans son Histoire des prophètes et des rois, comment Babil (Babylone) fut fondée par le roi Nimrod, qui eut l ...

  2. Tower of Babel

    The Tower of Babel is an origin myth and parable in the Book of Genesis meant to explain why the world's peoples speak different languages.. According to the story, a united human race speaking a single language and migrating eastward, comes to the land of Shinar (Hebrew: שִׁנְעָר, romanized: Šinʿār; Ancient Greek: Σενναάρ, romanized: Sennaár).

  3. Tour de Babel

    L'histoire de la tour de Babel (hébreu : מגדל בבל ; Migdal Babel ; en arabe : برج بابل, Burj Babil) est un épisode biblique rapporté dans le Livre de la Genèse Gn 11,1-9, peu après l'épisode du Déluge.. La tour biblique pourrait avoir été inspirée par l'Etemenanki, une ziggurat de sept étages dédiée au dieu Mardouk à Babylone et désignée comme « le temple de la ...

  4. Ceux qui ont péri (partie 1 de 2)

    Il (leur) dit : « Ô mon peuple! Adorez Dieu; vous n'avez point de divinité en dehors de Lui. De la terre Il vous a créés, et Il vous y a installés pour la peupler. Implorez donc Son pardon et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est tout proche et Il répond toujours (à vos invocations). » Ils répondirent : « Ô Salih!

  5. La tour de Babel: le pluralisme comme malédiction, ou comme bénédiction?

    Jean-Pierre [email protected] Castel. La tour de Babel: le pluralisme comme malédic- tion, ou comme bénédiction? . A l'origine de la violence monothéiste, le dieu jaloux, L'introduction du vrai et du faux dans le domaine des dieux, L'Harmattan, 2017, 978-2-343-10650-2. �hal-01558586�.

  6. La tour de Babel

    Islam Judaïsme ... Le mot hébreu que l'on traduit par Babel est en tout cas une allusion claire à Babylone. ... « Babel ou la dispersion », dans La Tour de Babel, Artois Presses Université ...

  7. Le mythe de la tour de Babel

    La tour était perçue comme le moyen de relier le ciel, le monde divin, symbolisé par le temple sommital, avec la terre et le monde souterrain dans lequel est ancrée la base de la ziggurat. La ville de Babylone était plurilingue au moment de la construction de la tour, on y parlait l' akkadien, écrit en cunéiforme, mais aussi l ...

  8. La tour de Babel : ce que l'archéologie révèle du mythe

    Au-delà de ce mythe de la tour de Babel, la ziggourat de Babylone connut des vicissitudes que n'avait pas prévues Nabuchodonosor II lorsqu'il en paracheva le dernier état. La conquête de l'empire de Babylone par les Perses en 539 av. J.-C. entraîna l'abandon progressif des bâti­ments religieux.

  9. Babylone

    L'histoire de la tour de Babel dans la Bible (Genèse 11, 1-9) ne mentionne jamais Babylone spécifiquement, mais seulement "la ville et la tour". On pense que les scribes hébreux ont associé la tour à Babylone en raison d'une mauvaise interprétation du nom akkadien de Babylone, qui signifiait "porte des dieux", avec le mot hébreu ...

  10. The Tower of Babel legend

    La tour était perçue comme le moyen de relier le ciel, le monde divin, symbolisé par le temple sommital, avec la terre et le monde souterrain dans lequel est ancrée la base de la ziggurat. La ville de Babylone était plurilingue au moment de la construction de la tour, on y parlait l' akkadien, écrit en cunéiforme, mais aussi l ...

  11. La tour de Babel

    La tour de Babel. « La terre n'avait alors qu'une seule langue et qu'une même manière de parler. Et ils se dirent l'un à l'autre : Allons, faisons des briques et cuisons-les au feu. Ils se servirent donc de briques comme de pierres et de bitume comme de ciment. Ils se dirent encore : Venez, faisons-nous et ville et une tour dont ...

  12. keske LA TOUR DE BABEL dans l'islam

    keske LA TOUR DE BABEL dans l'islam. salam a tous je souhaiterai savoir l'histoire sur la tour de babel. News. Archives; Interviews; Tribunes; Brèves; Forum. Poster sujet; ... cette tour que sont apparu toutes les langues du monde Mais je ne sais pas et pense pas que cette histoire et valable en islam Allaho 3lam ! Répondre Citer. bahera. 16 ...

  13. Babel et Pentecôte

    L'épisode biblique de Babel - la tour construite par les premiers hommes et détruite par Dieu qui les disperse en rendant la communication difficile par la séparation des langues - est souvent regardé comme l'histoire d'une punition. Pourtant la lecture commune, laïque et philosophique, que nous proposons, montre un texte beaucoup plus ouvert. Au lieu d'insister sur la ...

  14. La tour de Babel : signification symbolique, interprétation

    La tour de Babel : signification symbolique. Soucieux d'éviter leur dispersion, les hommes décident de créer une ville-capitale autour d'une tour, laquelle apparaît comme le nouveau centre de l'humanité, voire le centre du monde et de l'univers. En effet, le sommet de cette tour est destiné à « toucher le ciel ».

  15. La tour de Babel

    L'histoire de la tour de Babel, fait écho à un projet pharaonique au cœur de Babylone qui a existé en 600 ans Av. J-C. Construite par Nabuchodonosor II, cette tour rectangulaire, ou ziggourat, qui signifie tour entre le ciel et la terre, avait 60 mètres de hauteur. Elle est laissée à l'abandon, et fut engloutie peu à peu par le sable.

  16. La "Tour de Babel" des définitions de la religion

    Résumé. en. Definitions of religion diverge considerably from those which see religion as a particular ideology to those which, on the contrary, see ideologies as "secular" (or "civil") religions. Historically, they have ranged from a tendancy to reductionism, typical of positivism and marxism, to quite the reverse, as can be seen in ...

  17. Genèse 11 SG21

    La tour de Babel - Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s'y installèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: «Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!» La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. Ils dirent encore: «Allons! Construisons-nous une ville ...

  18. Vivre la Torah

    L'arrogante Tour de Babèl deviendra alors, l'archétype non pas tant de l'unité de l'humanité, mais plutôt de l'uniformisation radicale du mode de pensée identitaire. La pensée nimrodienne, mondialiste par nature, jette les bases d'une pensée standardisée où l'individu est, au nom du développement technologique, sacrifié.

  19. Tour de Babel

    Babylone, qui signifie en akkadien la « Porte des Dieux », est connue depuis le IIIe millénaire. Capitale politique du royaume d'Hammurabi (1792-1750), elle devient la plus grande ville de Mésopotamie au Ier millénaire av. J.-C. Capitale religieuse et politique de la Babylonie, elle abrite le palais royal et le complexe cultuel dédié au dieu Marduk.

  20. Le Mythe de la tour de Babel

    Vidéo sur la tour de Babel, illustré par diverses peinture. Projet étudiant !

  21. 2- Adam et le langage selon le Coran et en Islam

    Au premier des quatre articles de cette série consacrée à l'étude du mythe d'Adam et Ève, nous avons constaté que le Coran avait profondément déconstruit la mythologie biblique, voir : 1- Adam et l'Homme selon le Coran et en Islam ; S2.V30. Selon le contre-récit biblique proposé par le Coran, il n'y a donc pas de lien direct entre la création d'Adam et celle de l'Homme ...

  22. Genèse 11 SG21;LSG

    La tour de Babel. 11 Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. 2 Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s'y installèrent. 3 Ils se dirent l'un à l'autre: «Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!». La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. 4 Ils dirent ...

  23. La Tour de Babel ou l'erreur historique du monde biblique

    Ainsi, dans la Genèse, Yahvé s'employa à disperser les hommes sur toute la surface de la Terre et de diversifier tous les peuples en leur donnant un langage propre. Aucune cohésion n'étant possible entre eux, et la Tour de Babel resta inachevée. (linternaute.com) On a dit : Le récit de Babel (Genèse 11) se situe entre deux alliances :